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samedi, 19 décembre 2020

On ne nous transporte pas on nous roule !

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Le confinement me pousse à réfléchir à ce que j’ai entendu à la radio.
Et c’est pas brillant car hier, pendant que je préparais le petit déjeuner de la meilleure moitié de moi-même, le petit poste qui me truque les nouvelles du monde m’a appris incidemment qu’une institution qui me transportait sans problème autre qu’assurer son service sept jours sur sept sauf grève impromptue va « être ouverte à la concurrence ».
Oui lectrices chéries, la TCRP que connaissaient mes parents qui était devenue la  RATP après la guerre de 39-45, va désormais devoir rapporter des sous au lieu de transporter des usagers et assurer des conditions de travail humaines à son personnel.
Je dois avouer à mon grand dol que Michel Houellebecq, qui avait parlé ce jour-là au lieu de se laver les cheveux qui en ont grand besoin, avait raison qui avait dit « le monde d’après sera comme le monde d’hier. Et même un peu pire… »
Il avait même plus encore raison qu’il le pensait.
« Le monde d’après » semble parti pour être comme « le monde d’avant-hier » plus encore que « le monde d’hier ».
Il paraît que nous serions devenus « raisonnables ».
Enfin, à l’exception notable des cheminots et des « hératépiens », ces chiens qui se battent comme des chiffonniers et « nous prennent en otage » pour conserver des « privilèges indus » et obtenus grâce à la menace et à « la lâcheté de gouvernements à la solde de Moscou ».
Quel dommage que le slogan « Sous les pavés la plage » qui va fêter ses cinquante-deux ans dans six mois soit tombé en désuétude.
C’est un des effets pervers de « l’évolution des mentalités vis a vis de l’économie », ça rend un peu nunuche, en fait ça bouche carrément l’entendement.
Même, on pourrait dire de la « communication politique » ce qu’un autre slogan cinquantenaire disait de la publicité : « La publicité vous prend pour des cons. La publicité vous rend cons ! ».
Ça arrive à faire croire à une forte proportion d’électeurs qu’une régression sociale, quand c’est affublé du substantif « réforme » et que ça va dans le sens de l’accroissement des inégalités, c’est bon pour nous.
Ça arrive même à nous faire voter contre nos intérêts, c’est dire...
On remarque parfois çà et là des monuments de naïveté, du type « l’éthique devient une valeur de l’entreprise » ou « la transparence fait son entrée dans la gouvernance des entreprises ».
Il m’est même arrivé de lire dans un article des Échos des bluettes comme « la responsabilité sociale fait son entrée dans le monde de la finance » alors que des banques se voient citer dans d’autres journaux comme « blanchisseuses de sous » et « évadeuses fiscales » sous des tropiques enchanteurs…
Quoi que pensent les thuriféraires de notre Président, qui applaudissent à des « réformes » qui vont bientôt les frapper à leur tour, il ne faut pas rêver.
Depuis quand une entreprise que l’État a bâtie et financée pour le bien de tous doit-elle mettre à la disposition d’entreprises privées qui, quasiment sans investissement, se verront offrir un marché et des infrastructures que le contribuable aura payées ?
Pour ce que je constate de « l’ouverture à la concurrence » que ce soit dans la distribution d’énergie ou les transports, il semblerait qu’il ne s’agisse pas tant d’assurer les missions qui sont les leurs que d’éliminer des syndicats qui dérangent les visées de groupes qui verraient bien le public remplir leurs caisses au lieu d’assurer une vie décente à ceux qui font leur travail en permettant au contribuable d’être transporté, chauffé et éclairé.

Encore un effort et, si nous n’y prenons pas garde, notre Président qui pour l’instant nous maltraite , va nous sous-traiter...
On devrait se rappeler que depuis moult années millénaires, l’expérience montre que l’on obtient jamais que ce que l’on prend.
Il est même inutile de le demander gentiment, c’est systématiquement « Non ! »
Donc...

Commentaires

chez nous aussi le (mauvais) exemple des transports en commun britanniques privatisés donne le même genre de (mauvais) raisonnement...

Écrit par : Adrienne | samedi, 19 décembre 2020

Et oui, à force de dire que les fonctionnaires coûtent trop cher, on détruit tout, les hôpitaux, la poste, les transports = plus cher pour moins de services !

Écrit par : Fabie | samedi, 19 décembre 2020

"Depuis quand ................. que le contribuable aura payées?"....... en voilà une question dont on aimerait bien connaître la réponse !

Écrit par : Emiliacelina | samedi, 19 décembre 2020

Ouille. C'est beaucoup tout ça...

Écrit par : Pivoine | dimanche, 20 décembre 2020

Les commentaires sont fermés.